Notre ami Christian Bailly tient un blog intitulé « A l’encre de ma vie ». Il écrit donc, et ces temps de corona-confinement l’ont forcément inspiré d’autant que, retour des commissions, il est passé dire un petit bonjour à nos barques qui se demandaient pourquoi elles étaient consignées. Voilà un extrait du texte sur la restriction de l’espace et de l’étirement du temps qui donne la sensation de vivre au ralenti:
(…)Là-dessus, mon caba à la main, j’ai repris ma route…
Puis, un peu plus loin, j’ai rencontré « Jeanne », « Carla » et « Margot ».
Elles étaient clouées au ponton.Nonchalantes,
À rêver, au soleil, à ces escapades que nous aurions pu faire tous ensembles…
Aux clapotis des vagues sur leurs croupes généreuses…
Hum ! Comme elles auraient bien aimé passer le pont de la savonnerie, avec un frisson dans le dos
Ou aller s’éclater sur l’étang de Thau…Pas une ride sur le Cadre Royal…
Un vrai miroir, aux reflets multicolores…
Où se mirent nos trois Grâces…Seule une petite brise aurait pu nous rafraîchir, tout en allant à Bouzigue, à Ballaruc ou bien en mer.
« Mais où sont passés barreurs et rameurs ? Seraient-ils devenus manchots ? » Me demanda Margot…
« Mais noooon , à Sète ? C’est impossible ! On a des durs à la rame !
On n’est pas au Pôle Nord, ici !
Oh, mais alors… et la St Louis ? » S’exclama Jeanne inquiète.
Clara, plus vieille, plus sage, resta dans son coin, silencieuse…
Elle en avait vu bien d’autres dans sa jeunesse…
« Allez ! Coooooool les filles, on se calme ! Arrêtez de pleurnicher » dit-elle, pour une fois qu’on ne lui demandait rien …
Moi, ne sachant pas comment les rassurer, j’ai baissé la tête et j’ai repris mon chemin du retour. (…)
Pour tout lire et tout voir (le texte est illustré), c’est ici: https://alencredemavie.blogspot.com/2020/03/la-vie-au-ralenti-sete.html
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