Voix vives, acte 3, dimanche 21, 10h30: Campo, Hawad, Labbize

Ça trépigne dimanche matin devant le portillon d’Occitarame-Sète, ceux qui ont leurs billets et ceux qui ne savaient pas qu’il faut un billet pour embarquer se pressent pour entendre les poètes annoncés sur le programme. Les lectures en barques ont pris leur rythme de croisière.

Sur « Carla »: Emmanuel Campo (France) avec Michel R. à la barre

Né 1983, Emanuel Campo est franco-suédois et vit à Lyon. Il écrit autant pour la page que pour la scène et la voix. Il débute son parcours artistique à Dijon où il s’investit dans plusieurs collectifs allant du théâtre au spoken word en passant par la programmation de soirée de poésie et l’animation de scènes ouvertes.
Au sein de la compagnie Étrange Playground, il crée en 2011 « Identité M.C. », un premier spectacle musical et en 2015, On est là, en duo avec Paul Wamo, poète kanak de Nouvelle-Calédonie.
Auteur-interprète, il collabore régulièrement avec des compagnies de spectacle vivant : il participe en effet à plusieurs créations avec des chorégraphes et des metteurs en scène Actuellement, il co-écrit avec Marion Chabert, metteuse en scène,
la prochaine création de la compagnie Esquimots (2020).
Les Éditions la Boucherie littéraire publient son premier recueil « Maison, Poésies domestiques » en 2015.En 2018, paraît « Puis tu googlas le sens du vent pour savoir d’où il venait » (èd. Gros Textes). En 2019, il publie Faut bien manger, encore aux
Éditions la Boucherie littéraire. Parallèlement au théâtre et à la poésie, il co-fonde en 2013 le groupe hip hop Papier Bruit qui sort en 2017 le « EP Giratoire ».

Sur « Jeanne »: Souad Labbize (Algérie) avec Yves M. à la barre

Souad Labbize écrit en français, traduit de l’arabe, rêve dans un créole où se mêlent dialecte algéro-tunisen et français. Elle a vécu à Alger et à Tunis avant de s’établir à Toulouse.
Elle publie d’abord un roman, « J’aurais voulu être un escargot », puis de la poésie, « Brouillons amoureux » (Éd. des Lisières), « Une échelle de poche pour atteindre le ciel » (Al Manar), et « Je rends grâce à l’@ » (Éd. Les Écrits 9), ces deux derniers ouvrages étant illustrés par les peintures et les encres d’Ali Silem.
En 2018, elle traduit de l’arabe une anthologie de la nouvelle poésie arabe, « 95 poètes » (collection Bacchanales). En 2019, elle publie « Enjamber la flaque où se reflète l’enfer », (Éd. iXe) et « Je franchis les barbelés » (Éd. Bruno Doucey). Certains de ses textes figurent également dans des anthologies

Sur « Fernande », Hawad (Niger), avec Bruno P. à la barre


Poète et peintre du désert, originaire de l’Aïr au Sahara central, Hawad est Amajagh (touareg). Il écrit dans sa langue, la Tamajaght, qu’il note en alphabet touareg vocalisé, les Tifinagh.
Le drame et la résistance du peuple touareg ou de tout peuple menacé d’extermination émaillent son univers de fiction. Pour résister au chaos et au non-sens, pour lutter contre l’ultime dépossession de soi, celle de l’imaginaire, Hawad invente
la « furigraphie ».
Cravachant la cavale des images et des imaginations, qui s’emballe, il esquisse des issues hors du scénario imposé par la domination et la violence.
Sa furigraphie picturale ou littéraire est un moyen de sortir de l’enclos, d’inventer un nomadisme hors d’un temps et d’un espace confisqués, de dessiner un soi multiple et insaisissable, doué d’ubiquité.
Hawad est l’auteur de nombreux ouvrages dont « Furigraphie – Poésies 1985-2015 », paru récemment chez Gallimard/Poésie. Ses écrits ont été traduits en diverses langues (français, néerlandais, italien, espagnol, catalan, kurde, turc, arabe, anglais). Il a exposé ses encres.